Burning Bird

Burning Bird Dogue de Majorque

Dogue de Majorque

Standard FCI N°249 /12.07.2002 / F

Standard FCI N°249 /12.07.2002 / F

DOGUE DE MAJORQUE 
(Perro dogo Mallorquin, Ca de bou)
TRADUCTION : Dr.J.-M.Paschoud et collaborateurs.

ORIGINE : Espagne.

DATE DE PUBLICATION DU STANDARD D’ORIGINE EN VIGUEUR : 11.12.1996.

UTILISATION : Chien de garde et de protection.

CLASSIFICATION F.C.I. : 
Groupe 2 - Chiens de type Pinscher et Schnauzer, Molossoïdes, Chiens de Montagne et de Bouvier Suisses et autres races.
Section 2.1 - Molossoïdes, type dogue.
Sans épreuve de travail.

BREF APERCU HISTORIQUE : Depuis des temps immémoriaux, la navigation d’est en ouest et vice-versa a servi de vecteur pour la transmission de la culture et des sciences d’un pays méditerranéen à l’autre. Ces échanges, bien que principalement d’ordre commercial, concernèrent aussi des animaux domestiques, entre autres des chiens qui, dès l’origine, étaient destinés à la défense contre les pirates et les boucaniers qui ravageaient les ports et les agglomérations du littoral. Parmi ces chiens, généralement forts, gros et robustes, à tête massive et mâchoires puissantes, se profilait le dogue de la péninsule ibérique, qui, à différents endroits en Espagne, était utilisé à la chasse et au combat entre chiens ou contre des taureaux. Ce chien accompagna le roi Jacques Ier dans ses conquêtes et parvint aux Baléares vers l’an 1230. A la suite du traité d’Utrecht, au 17ème siècle, Minorque et d’autres territoires passèrent sous la domination de l’Angleterre. Les anglais introduisirent leurs propres chiens de garde et de combat dans les îles baléares et les croisèrent avec le dogue de la péninsule ibérique qui s’y trouvait déjà. Au début du 18ème siècle, les combats de chiens et avec des taureaux étaient très répandus en Angleterre, de sorte que les anglais résidant dans les îles baléares cherchèrent un chien apte à de tels combats. C’est de là que provient le nom de Ca de Bou, chien à taureau. Dans le livre des Origines espagnol publié en 1923, l’existence de cette race est attestée. En 1929, le premier sujet Ca de Bou fut inscrit et obtint un prix lors de l’exposition canine à Barcelone.

ASPECT GENERAL : Typiquement molossoïde, il est de taille moyenne, légèrement allongé, fort et lourd. La différence entre les sexes est marquée, surtout en ce qui concerne la tête qui est plus volumineuse chez le mâle que chez la femelle. 

COMPORTEMENT / CARACTERE : Bien que d’un caractère pacifique, il peut, selon les circonstance, faire preuve d’intrépidité et de courage. Sociable dans ses contacts avec les hommes, il est fidèle et attaché à son maître. Dans sa fonction de gardien et de défenseur, il est insurpassable. Au repos, il inspire confiance et est sûr de lui ; en éveil son regard devient pénétrant. 

TETE : Puissante et massive. 

REGION CRANIENNE :
Crâne : Il est grand, large et presque carré ; tout spécialement chez le mâle, sa circonférence dépasse la hauteur au garrot. Le front est large et plat, le sillon frontal marqué ; vu de face la forme du crâne masque l’occiput. Les lignes supérieures du crâne et du chanfrein sont presque parallèles, légèrement convergentes. 
Stop : Vu de profil, il est marqué et proéminent; vu de face, on ne le perçoit que grâce aux arcades sourcilières qui délimitent un sillon frontal prononcé. 

REGION FACIALE : Les muscles maxillaires sont forts, saillants et s’étendent jusque dans la région oculaire moyenne ; bien que quelques plis puissent se former latéralement sur les muscles des mâchoires, on peut affirmer que dans l’ensemble la peau de la tête ne présente pas de plis.
Truffe : Noire et large ; entre les narines, le philtrum est bien dessiné.
Museau : Partant de l’angle interne de l’œil, il est large et conique, rappelant de profil un cône tronqué avec base large.
La ligne supérieure du chanfrein est droite et légèrement ascendante. La longueur du museau se rapporte à la longueur du crâne comme 1 à 3.
Lèvres : La lèvre supérieure couvre l’inférieure jusqu’au milieu du museau, où se trouve la commissure. La lèvre supérieure est bien jointive, alors que l’inférieure forme quelques plis dans sa partie centrale, de sorte que, quand la gueule est fermée, les lèvres ne frappent pas. La muqueuse buccale est rouge et présente des stries transversales marquées ; le bord des gencives est noir.
Mâchoires/dents : Les os des mâchoires sont forts avec des incisives correctement alignées, des canines bien séparées et une denture complète, blanche et solide qui présente un articulé prognathe ; sans être exagéré, ce prognathisme inférieur ne doit pas dépasser un centimètre. Quand la gueule est fermée, les dents ne doivent pas être visibles.
Yeux : Grands, ovales, avec ouverture palpébrale large, prononcée et placée légèrement de biais ; iris d’une couleur la plus foncée possible en accord avec la couleur de la robe ; les yeux ne doivent pas laisser voir la conjonctive ; de face, on ne voit pas le blanc de l’œil ; ils sont implantés bas et bien séparés l’un de l’autre.
Oreilles : Insérées haut et latéralement, elles sont plutôt petites ; tirées et plissées vers l’arrière, elles laissent voir la face interne du pavillon de l’oreille ; il s’agit d’une oreille dite en forme de rose. Au repos, la pointe de l’oreille est placée plus bas que la ligne de l’œil. 

COU : Solide, épais, bien proportionné par rapport à l’ensemble ; la largeur de son attache thoracale correspond environ au diamètre de la tête ; il se fond harmonieusement dans le garrot. La peau est un peu lâche ; un léger fanon est admis. 

CORPS:
Rein et flancs : Courts, relativement étroits, formant une courbure prononcée vers la croupe.
Croupe : Approximativement 1 à 2 cm plus haute que le garrot ; inclinée de 30° par rapport à l’horizontale, elle est un peu plus étroite que la cage thoracique.
Thorax : Cage thoracique légèrement cylindrique, bien descendue jusqu’au niveau des coudes ; large au niveau du garrot, les pointes des omoplates étant séparées.
Ligne du dessous : Poitrine parallèle au sol, ventre remontant doucement ; il est légèrement relevé, jamais levretté. 

QUEUE : D’implantation basse, elle est forte à sa racine et s’amenuise vers son extrémité qui atteint le jarret ; elle se termine en pointe. Au repos, elle tombe naturellement, alors qu’en action elle est légèrement courbe et relevée au niveau de la ligne du dos. 

MEMBRES :
MEMBRES ANTERIEURS :

Epaules : Modérément courtes, légèrement obliques, peu saillantes.
Bras : Droits et parallèles, bien séparés l’un de l’autre.
Coudes : Ecartés vu la largeur de la poitrine, mais jamais décollés.
Avant-bras : Bien musclés, droits, d’une ossature solide.
Pieds antérieurs : Solides, avec des doigts forts, mais bien serrés et légèrement cambrés ; les coussinets sont faiblement pigmentés. 

MEMBRES POSTERIEURS : Musclés, plus longs que les antérieurs.
Cuisses : Longues, articulations naturellement coudées.
Jarrets : Courts, droits et solides. Ergots indésirables.
Pieds postérieurs : Présentant dans leur ensemble une forme ovale, ils sont solides, avec des doigts forts et plus longs que ceux des pieds antérieurs. De préférence, les coussinets sont pigmentés. 

ALLURES : L’allure typique de la race est le trot. 

PEAU :
 Plutôt épaisse, bien appliquée au corps, sauf au cou où un léger fanon est admis. 

ROBE: 

POIL : Court et rude au toucher.
COULEUR : Bringé, fauve et noir, couleurs recherchées dans cet ordre. Chez les bringés, on préfère les tons foncés ; chez les fauves les nuances intenses. Les taches blanches sont admises aux pieds antérieurs, au poitrail et au museau jusqu’à un maximum de 30% de la surface du corps. Le masque noir est également admis. 

TAILLE ET POIDS :

Hauteur au garrot : 
Pour les mâles : de 55 à 58 cm.
Pour les femelles : de 52 à 55 cm.
Poids : 
Chez les mâles il varie de 35 à 38 kg.
Chez les femelles de 30 à 34 kg. 

DEFAUTS : Tout écart par rapport à ce qui précède doit être considéré comme un défaut qui sera pénalisé en fonction de sa gravité. 

DEFAUTS GRAVES : 

Sujets chez lesquels la hauteur au garrot dépasse la hauteur de la croupe.
Prognathisme inférieur dépassant 1 cm.
Articulé en ciseaux ou en pince.
Absence de 2 prémolaires.
Sujets qui ne présentent pas une oreille en rose, c’est-à-dire des oreilles plates bien appuyées contre les joues ; ou des oreilles dressées à leur base, même si l’extrémité est en rose.
Queue de type bulldog.
Tout autre défaut grave qui s’écarte du standard. 

DEFAUTS ELIMINATOIRES :
Sujet timide ou agressif.
Prognathisme supérieur.
Yeux clairs ou jaunes.
Oreilles ou queue coupées.
Couleur blanche dépassant les 30% de la surface en d’autres endroits qu’aux antérieurs, au poitrail et au museau.
Taches de n’importe quelle autre couleur. 

Mesures indicatives pour un sujet standard
Poids: 36kg.
Hauteur de la croupe: 58 cm.
Hauteur au garrot: 56 cm
Tour de poitrine: 78 cm.
Circonférence de la tête: 59,5 cm.
Distance occiput-naissance de la queue: 73 cm.
Distance occiput-extrémité du museau: 22 cm.
Distance stop-extrémité du museau: 8 cm. 

N.B. : Les mâles doivent avoir deux testicules d’aspect normal complètement descendus dans le scrotum.
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Standard

Tito, premier Ca de Bou Champion d'Espagne.

Pour mieux comprendre.

Pour mieux comprendre.


Par Sergio GUAL FOURNIER

Auteur de El Ca de Bou
El mitico perro de presa mallorquin.


Pour commencer à commenter la race ca de Bou, il faut partir du début de la connaissance visuelle de la race. C’est à dire qu’avant d’entrer en détail de comment nous aimerions que soient tous ou la majorité des sujets, il faut connaître la typicité intrinsèque de la race.


Il est pratiquement impossible de décrire sa typicité ou celle de n’importe quelle race sans au préalable l’avoir vu, puis appliquant strictement le standard de quelque race, nous essaierons de voir à l’intérieur de chacune d’entre elles des sujets totalement différents en expression et construction, variations de taille avec ses proportions correspondantes. Au final, une authentique anarchie de sujets ‘idéaux’, qui dans leur majorité seront considérés comme sujets très bons, agréables. Mais cela n’empêche pas que nous ayons tous vu des sujets typiques, biens au naturel ou bien en photo, et qui ont servi à l’étude et à l’apprentissage de la race par des personnes très entendues en la matière.


 Avec tout ce qui a été commenté et assimilé, nous allons voir ce que nous pouvons chercher dans cette belle race peu connue.

Pour commencer, quelque signe de métissage avec d’autres races est hautement indésirable. Partant du fait qu’il y a des années des croisements ont été faits par des personnes méconnaissant la race avec des sujets bullmastiff, bulldog, presa canario, staffordshire, etc… et qui ont apporté beaucoup plus de choses négatives que positives, car ils recherchaient surtout leur bien-être économique, actuellement, depuis un, deux ou trois ans, par décision majoritaire du comité directeur du Club, nous nous sommes unis à travailler uniquement et exclusivement avec des sujets considérés comme les plus typiques, malgré ce que disent des gens hors du Club qui n’ont pas arrêté d’exporter des sujets hors type qui leur rapportent de bons bénéfices, entraînant dans l’erreur acheteurs et amoureux de la race.


 Parmi ces signes indésirables, qu'ils viennent de métissage ou non, nous voulons signaler certains d'entre eux, d'egale importance que les autres mais plus evidents.


Dans la région de la tête, nous pouvons observer les oreilles. Elles doivent êtres de forme triangulaire, si possible petites et collées en rose, quoiqu’elles puissent rester tombantes par moment, présentant une évidente mobilité entre elles. Sont indésirables, celles qui restent toujours planes, contre la joue, comme celles qui ont le premier tiers ou plus de l’oreille droite même si elles se terminent en rose.


Les yeux doivent être ovales et un peu obliques, non arrondis comme on voit parfois sur certains sujets, car s’ils sont ronds, cela change l’expression, donnant une apparence bulldog. La couleur des yeux sera le plus foncé possible.


La dépression naso-frontale ou stop, de face est à peine accentuée, un peu plus lorsqu’on voit le sujet de profil, mais sans l’être excessivement, ce qui est le cas en majorité sur les sujets à museau très court et en règle générale avec signes de bulldog, boxer ou autres races de museau court.


Au tour de la bouche : nous devons tenir compte qu’elle est en relation directe avec la proportion crânio-faciale de l’animal ; c’est pour cela qu’avant tout, il faut dire que les mesures d’il y a quelques années dans le dernier standard approuvé de la race, sont totalement illogiques, et qu’en absolu, elles ne reflètent pas la typicité de la race.


Même si nous ne devons pas prendre les mesures du standard au pied de la lettre, nous devons observer et prendre en compte que les mesures données par le premier standard existant, en référence aux proportions crânio-faciales sont celles qui définissent d’une manière plus réelle et véritables les données phénotypiques de la face, plus concrètement du museau et du chanfrein.
L’ancien standard nous indique que la longueur totale de la tête est de22 cm et que le longueur du chanfrein est de 8,5 cm. Comme on peut le voir, en multipliant par trois la longueur du chanfrein, on obtient 25,5 cm. D’un autre côté, le standard actuel élaboré et approuvé ces dernières années nous signale que la longueur du chanfrein doit être le tiers de la longueur totale de la tête. Donc, si nous prenons les anciennes proportions, nous voyons que suivant l’ancien standard, le nez est plus long qu’un tiers de la longueur totale de la tête. Cela correspondrait à être approximativement une relation de 7 à 5 (7 pour le crâne et 5 pour le chanfrein), pas un tiers, cette proportion étant celle des boxer, bulldog, dogues de Bordeaux,


Cette relation crânio-faciale a une incidence directe sur les mandibules et son occlusion correcte. Comme le ca de bou est un chien de prise bouvier, il doit avoir une occlusion prognathe, c’est à dire la denture de la mandibule inférieure en avant de la denture de la mandibule supérieure.
C’est une aberration d’attribuer au ca de bou un prognathisme maximum de 1 cm, comme les mesures du boxer, du dogue de Bordeaux, etc…Le Club considère que pendant la période de récupération de la race, et vu le nombre limité de sujets excellents dont nous disposons, nous devons accorder comme maxi un généreux0,7 cm, distance plus que suffisante pour le ca de bou.
Heureusement, nous sommes en train d’étudier avec l’Université Vétérinaire de Cordoba et la RSCE, la rédaction du nouveau standard actualisé, dont nous espérons qu’il sera rapidement révisé et approuvé.

Revenant à l’occlusion correcte du ca de bou, nous avons vu que le prognathisme le plus habituel, quoique la fermeture idéale serait un prognathisme avec contact, ou ce que l’on dénomme ciseau inversé. L’occlusion en pince n’exclut pas l’excellent, mais la morsure en ciseaux est la plus indésirable et l’on exclut de l’excellent les sujets qui la possèdent.
Sur le thème de la tête en général, celle-ci doit être large et forte, surtout chez les mâles. Le dimorphisme sexuel est nettement différencié. On ne devra pas primer en exposition nationales les sujets de classe ouverte qui, malgré qu’ils présentent un bon type racial, auront une tête relativement petite (sur les mâles). Quoiqu’il ne faille pas primer ces sujets qui ont un grand volume cranial mais qui sont atypiques ou avec des caractéristiques d’autres races (cet aspect est plus grave que le précédent).

La tête présente toujours des rides dans sa partie frontale et parfois suivant la molossoïdité du sujet, quelques uns sur les côtés de la face, de profil plus marqué, jamais exagérément brusque et excessivement marqué, symptômes d’autres races.
L’encolure n’est pas longue, mais plutôt courte, de longueur moyenne et très forte et épaisse, de grand rayon d’action et mobilité.

En ce qui concerne le tronc, sa ligne dorso-lombaire doit être doucement descendante du garrot jusqu’au début de la croupe, remontant également doucement vers celle-ci et redescendant de la même manière. Il faut prendre en compte que cette dénivellation entre garrot et croupe est seulement de 1 à 2 cm, donc cette différence est visible mais minime, et que sont totalement indésirables les lignes dorso-lombaires cassées ou ensellées.


La queue est d’implantation moyenne, ni haute, ni basse. Plus important, que son implantation est le port du fouet. La queue doit être pendante jusqu’au jarret au repos. En action ou en attention, elle se relève en forme de sabre au-dessus de la ligne dorso-lombaire, tenant le dernier tiers de la queue incliné en avant, à peu près parallèle à la ligne dorso-lombaire. Sont indésirables, ces queues avec naissance excessivement haute, car quand l’animal est attentif, elles s’élèvent souvent perpendiculairement à la ligne dorso-lombaire, tenant son dernier tiers tombant vers l’avant, ce l’on appelle queues de scorpion.

Les extrémités antérieures doivent être fortes et bien d’aplomb avec des os forts et puissants ; les coudes droits, quoique parfois, si le sujet possède un large poitrail, ils soient un peu séparés. Ne sont pas désirables les coudes qui entrent en dedans.
Mains fortes, plutôt arrondies avec doigts forts et épais.
Les extrémités arrières sont musclées, avec des muscles forts et bien dessinés, jarrets courts, angulations modérées. L’aspect du train arrière doit dénoter puissance musculature et vascularisation.
Le mouvement préféré est le trot, tête inclinée et portée au même niveau que la ligne dorso-lombaire.

Le poil est court et rude, mais ne pas aller jusqu’à l’extrême, sans le laver, comme je l’ai vu sur certains sujets, dont les maîtres affirment que le ca de bou est un chien rustique.

Les couleurs sont le fauve et le bringé dans toutes leurs tonalités et l’on préfère la couleur fauve la plus intense possible et le bringé le plus obscur et homogène possible. On accepte également le noir, mais il n’est pas recherché. On accepte le blanc jusqu’à un maximum de 30%, dans les zones des mains, poitrail, chanfrein, mais moins il y a de blanc, mieux c’est.
Les sujets peuvent présenter un masque noir